Vue par drone du Velay ExpressVue par drone du Velay Express
©Vue par drone du Velay Express |Naturofilm

Le Velay Express, le train à vapeur le plus haut de France !

Velay Express, départ imminent du train, attention à la fermeture des portes ! Depuis 1902, la ligne de chemin de fer nous ouvre au monde !
Avec sa voie ferrée culminant à 1062 mètres d’altitude, le Velay-Express est le plus haut train à vapeur de France. Serpentant sur 27 kilomètres entre Raucoules, Tence, le Chambon-sur-Lignon et Saint-Agrève, il vous emmène par des chemins de traverse à la découverte du Haut-Lignon.
Locomotive à vapeur plus que centenaire, wagons du 19ème siècle, autorail des années trente… : vous partez pour un voyage dans le temps avec pour guides les bénévoles qui font vivre ce chemin de fer associatif.

Le « ça file doucement » dans l’histoire

La voie métrique des Chemins de Fer Départementaux (CFD) fondée en 1881 signe une convention en 1886 pour la construction et l’exploitation des lignes suivantes : La Voulte sur Rhône au Cheylard, Tournon-Lamastre et Lavoûte sur Loire à Yssingeaux relie Dunières à La Voulte-sur-Rhône, dès lors surnommée par les habitants du Plateau le « Ca file doucement » en raison de ses 20km/h poussifs. On imagine les contraintes créées par les rudesses des conditions climatiques en hiver lors des épisodes neigeux, lorsque de grosses congères se forment, les hommes louent leurs bras à la journée et participent aux travaux de déneigement, ce qui n’empêcha pas, en 1909, que le train reste bloqué durant 9 jours.

Pour tous les villages desservis, le train des Voies ferrées du Velay puis du Velay Express de nos jours fut un symbole d’ouverture vers l’extérieur, de désenclavement, transportant marchandises, comme le bois servant au boisage des galeries minières du bassin stéphanois et voyageurs – auxquels se joignent bientôt de nombreux touristes. Le développement d’un tourisme vert, né avant la Première Guerre mondiale, permit aux habitants des villages du plateau de faire connaissance avec les « étrangers ». Hôtels, pensions de famille, maisons d’enfants furent édifiés pour accueillir ces touristes, les paysans prenant aussi l’habitude de recevoir des vacanciers chez eux et de venir les chercher à la gare !

Le Velay Express,  train du refuge

Le train permet aussi l’acheminement des « Enfants à la Montagne » venus de la Loire puis de la vallée de Thann, Haut-Rhin, puis ce fut la guerre civile d’Espagne, le Haut-Lignon ouvre ses portes à une vingtaine de familles espagnoles. Le tortilllard de la vallée de l’Eyrieux rejoint son confrère de la ligne Saint-Agrève-Dunières et permet dès 1940 le sauvetage de nouveaux réfugiés, anti-nazi, juifs, opposants politiques. Au total, près de 31 nationalités ont été amenés à se côtoyer ici. En 1941 et 1942 et par vagues successives, des milliers d’enfants qui ont pu s’échapper de l’enfer des camps d’internement français, principalement du camps de Gurs, de Rivesaltes, des Milles. Albert Camus se rend à l’hôpital Bellevue et emprunte le train surnommé aussi La Galoche découvrant ce monde rural, l’observant et consignant dans ses Carnets nombre de faits qui l’ont profondément marqués.

1985, fermeture de la ligne  mais un formidable renouveau se profile déjà

1969
  • Sauvegarde du tronçon Dunières Saint Agrève par la compagnie des Chemins de Fer Régionaux (CFR)
1970-1985
  • Circulation des trains touristiques grâce aux bénévoles - fin de la concession entre l’Etat et la compagnie CFD et fermeture de la ligne
1986
  • Crée une association les Voies Ferrées du Velay
1987
  • Ligne de chemin de fer touristique Dunières-Saint-Agrève (SIVU propriétaire de la ligne et d’une partie du matériel roulant).
1993
  • Circulation des trains entre Tence et Montfaucon puis Dunières …
2002
  • 100 ans de la ligne et ouverture totale
2005
  • Exploitation confiée à l’association de bénévoles des Voies Ferrées du Velay
2010
  • Présentation pour la première fois de la locomotive à vapeur Corpet-Louvet n°22 de 1923 après 6 ans de travaux par les bénévoles !
2011
  • Circulations vapeur reprennent

Zoom sur la loco vapeur 22, une renaissance !

En 1923 la Société Corpet Louvet de La Courneuve livre à l’entreprise de travaux publics Paul Frot à Meaux la loco numérotée 22. Elle effectuera divers chantiers jusqu’à l’arrivée de la deuxième guerre. L’organisation TODT, groupe de génie civil et militaire allemand, la réquisitionne sur l’île anglo normande de Jersey (Manche) en 1942 puis à la fin de la guerre restituée à son propriétaire sans être remise en service. La Fédération des Amis des Chemins de Fer secondaires (FACS) préserve cette machine jusqu’au début des années 70 et la confie au CFV qui exploite la ligne Tournon-Lamastre. Elle sera même exposée sur une aire d’autoroute de l’A7 ! Enfin en 2004 la Facs la confie aux Voies Ferrées du Velay qui entreprend sa rénovation.

À toute vapeur…

Le train circule entre la gare de Raucoules-Brossettes (alt 835 m) ancienne bifurcation de la ligne Yssingeaux – La Voûte sur Loire. La gare est en pleine campagne, le pont tournant et le château d’eau utilisés pour la traction vapeur côtoient les pompes à gaz-iol installés avec l’arrivée des premiers autorails. Il enjambe le ruisseau du Trifoulou et chemine à travers bois et prairies sur le Plateau Vellave jusqu’à Tence. Il se faufile sous le Pont de la Papeterie, Salettes et son passage à niveau jusqu’au franchissement du ruisseau des Mazeaux après un parcours de 17km nous voilà en gare de Tence.

De là après avoir sauté le ruisseau de la Sérigoule, la voie s’élève, on aperçoit le château du Besset (XV) puis à travers les pins, sapins et fayards (hêtres) l’on domine les gorges du Lignon avec en toile de fond le Mont Mézenc (alt 1753 ). Puis l’escalade jusqu’au Chambon-sur-Lignon se confirmer où se profile enfin Le Lizieux (alt 1388m). Les nombreux passages à niveau nécessitent l’usage renforcé de l’avertisseur sonore. Après une halte en gare du Chambon, le train franchit le ruisseau de la Fayolle, le ravin de Combelle tandis qu’à droite apparaît la « maison des Roches » actuellement Centre d’art contemporain. Halte à Ladreyt vous êtes en terre protestante, remarquez de part et d’autre de la voie des tombes de cimetières familiaux.

La voie enjambe la rivière le Cholet sur un viaduc à trois arches inégales. Une rude montée de 3.5 km ponctuée de zones marécageuses et de tourbières et de forêt de pins. Au printemps, d’immenses champs de jonquilles, l’été des genêts en fleur ponctuent le paysage jusqu’à la ligne de partage des eaux Atlantique-Méditerranée puis l’Ardèche. Sur ce rude plateau à 1061 m d’altitude souvent balayé par les vents, en mémoire aux mécaniciens du CFD qui luttaient contre les congères la vue est splendide Le Mont Gerbier, le Suc de Sara, la le Mézenc, Le lizieux : un panorama à couper le souffle !

Enfin après une 30 de kilomètres et 400 mètres de dénivelé, entrons en gare de Saint Agrève (alt. 1040 m) dominée par le Mont Chiniac. Saint Agrève tout le monde descend respirez à plein poumon !

Un voyage vintage  à bord du Velay-Express

Un voyage vintage à bord du Velay-Express
Un voyage vintage à bord du Velay-Express
Un voyage vintage à bord du Velay-Express

Source et remerciements : Association Voies Ferrées du Velay Velay Express chemin de fer historique.

Edition : La Régordane (Puy-de-Dôme).

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